Le ministère de la santé en RDC a recensé plus de 15000 cas dont 500 décès depuis le début de l’année et la province du Sud Kivu aujourd’hui en tête de liste avec plus de 3000 cas recensés causés par le virus de la Mpox.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré ce mercredi 13 août l’épidémie de variole du singe ou monkeypox comme étant une urgence de santé publique de portée internationale.

Cette annonce a été faite par le directeur général de l’OMS qui a affirmé que la maladie affecte plusieurs pays africains dont la RDC. L’OMS craint qu’une souche plus mortelle et transmissible du virus ait atteint des régions africaines jusque-là épargnées.

Alors, c’est quoi ce fameux MONKEYPOX ?

PLAN

  • C’est quoi la variole simienne, variole du singe, le Monkeypox ou encore MPOX ?
  • Comment se transmet la maladie ?
  • Comment se présente-t-elle ?
  • Comment le diagnostiquer ?
  • Quelle est la prise en charge et les moyens de prévention ?

C’est quoi la variole simienne, variole du singe, le Monkeypox ou encore MPOX ?

La variole simienne, variole du singe ou encore le Monkeypox (Mpox) est une maladie infectieuse virale caractérisée par des symptômes similaires à ceux de la variole, mais moins graves. Elle est causée par le virus de la variole du singe (Mpox)

Un virus à ADN double brin, de la famille des Poxviridés et du genre Orthopoxvirus. Il est apparenté au virus responsable de variole humaine, une maladie éradiquée par vaccination en 1977. 

Pour la petite histoire, au début des années 1980, suite à l’éradication mondiale de la variole humaine, la vaccination antivariolique a été arrêtée. Les personnes ainsi vaccinées bénéficient d’une protection estimée à 80% face au virus Mpox ; il existe en effet une immunité croisée entre le virus Mpox et le virus de la variole humaine. 

Contrairement à ce qu’on pouvait croire, le virus Mpox n’est pas une infection nouvelle, elle a été isolé pour la première fois en 1958, au sein d’une colonie de singes à Copenhague au Danemark. Ces singes présentaient des lésions cutanées qui évoquaient la variole humaine. D’où le nom de variole du singe, attribué à cette maladie. 

Bien qu’on l’appelle encore fréquemment variole du singe, ce n’est pas via les singes que cette maladie se transmet à l’humain, mais à partir des rongeurs. Une maladie initialement présente chez l’animal et qui circule désormais chez l’être humain ; on parle ainsi de zoonose émergente.

Comment se transmet la maladie

La Mpox/variole du singe ‎‎est avant tout une zoonose, c’est-à-dire une maladie transmise de l’animal à l’humain à partir des rongeurs (par exemple, en Afrique, les écureuils de forêt ou rat etc.) Toutefois, le réservoir animal n’a pas encore été formellement identifié (Selon l’institut pasteur) mais pas que, on a également d’autres modes de transmission :

La transmission chez l’humain du virus Mpox, se fait :

  • La transmission se fait par contact direct de la peau ou des muqueuses ou par inhalation d’aérosols contaminés. 
  • Soit par contact direct avec des animaux infectés, 
  • Soit par contact avec les lésions cutanées du sujet contaminé ou les fluides biologiques (par voie sexuelle)
  • Soit de façon indirecte via des matériaux contaminés (comme la literie ou les surfaces). 
  • Elle pourrait peut-être se faire aussi via les gouttelettes respiratoires d’une personne infectée.

Comment se présente-t-elle ?

La présentation clinique de la Mpox est une forme atténuée de la variole humaine, moins contagieuse que la variole humaine et entraîne une maladie plus bénigne. 

Dès l’entrée, l’infection par le Mpox débute par une invasion du derme ou de l’épithélium respiratoire, suivie d’une propagation lymphatique puis hématogène

En Afrique, la Mpox se présente en trois phases :

  • La phase d’incubation en moyenne 12 jours, c’est une phase asymptomatique de la maladie ;
  • La phase prodromique ou la phase fébrile durant 1 à 4 jours, elle est symptomatique (courbatures, céphalées, fatigue, etc.) à cette phase le sujet est déjà contagieux.
  • Et enfin s’en suit la phase éruptive durant 2 à 4 semaines, avec des éruptions cutanées sous forme de petites tâches (éruptions maculopapulaires évoluant vers pustules et croûtes), qui atteignent principalement la paume des mains et la plante des pieds, avec un gonflement des ganglions lymphatiques mais aussi des éruptions cutanées plus localisées, souvent sur les zones génitales ou périanales ont été retrouvés chez des nombreux sujets.

Comment le diagnostiquer ?

Un diagnostic tout d’abord clinique par des médecins spécialisés (infectiologues, dermatologues) et dit probable chez un sujet présentant :

  • A : une éruption cutanée inexpliquée sur n’importe quelle partie du corps ;
  • Et un ou plusieurs symptômes supplémentaires d’infection à Mpox (fièvre supérieure à > 38,5 °C, maux de tête, maux de dos, fatigue, lymphadénopathie localisée ou généralisée :
  •  Plus l’un des éléments suivants (résultat positif au test de laboratoire pour l’infection à orthopoxvirus ; lien épidémiologique avec un cas confirmé ou probable de MPX dans les 21 jours précédant l’apparition des symptômes ; voyage dans des pays d’endémie du MPXV dans les 21 jours précédant l’apparition des symptômes ; partenaires sexuels multiples ou anonymes dans les 21 jours précédant l’apparition des symptômes ; homosexuel ;
  • B : une personne présentant une éruption maculopapuleuse ou vésiculopustuleuse généralisée ou localisée inexpliquée avec propagation centrifuge, avec des lésions présentant une ombilification ou des croûtes, une lymphadénopathie et un ou plusieurs symptômes supplémentaires compatibles avec le Mpox

Il est ensuite confirmé en laboratoire par PCR spécifique à l’orthopoxvirus plus la confirmation du virus détecté comme étant le MPXV par détermination de la séquence nucléotidique. En temps réel sur écouvillon oropharyngé et sur écouvillon de pustule. 

Le diagnostic de la variole du singe doit prendre en considération d’autres maladies éruptives : en particulier la varicelle, mais aussi la rougeole, les infections bactériennes cutanées, la syphilis, l’herpès, etc.

Prise en charge et moyens de prévention

La PEC de la Mpox requiert plusieurs volets thérapeutiques notamment la prise des antiviraux, des Ig vaccinale (VIG) ainsi que d’autres mesures prophylactiques.

Il est intéressant de noter que l’âge médian des patients infectés lors de l’épidémie actuelle de Mpox est inférieur d’environ 10 ans à celui des derniers vaccinés contre la variole.

Le sevrage progressif de l’immunité collective contre la variole en raison du retrait de la campagne de vaccination correspondante est considéré comme l’une des principales causes de l’incidence croissante du MPX au cours des dernières décennies

Traitement médicamenteux

  • Un agent antiviral, initialement conçu pour le traitement de la variole, a récemment été homologué pour le traitement de la variole du singe. Ce traitement n’est indiqué que dans les formes sévères de la maladie, et doit être administré le plus précocement possible pour une durée de 15 jours par voie orale. 

Autres antiviraux plus récents tels que le tecovirimat, le brincidofovir etc.(uniquement pour les patients à risque de maladie grave ou ceux qui présentent ou développent un Mpox sévère, comme recommandé par l’OMS. Les femmes enceintes, les enfants et les sujets immunodéprimés doivent être considérés comme présentant un risque plus élevé de complications.)

  • L’immunoglobuline vaccinale (VIG) est un médicament récemment approuvé par la FDA qui montre son efficacité dans les complications résultant de la vaccination contre la variole. Il pourrait avoir un rôle contre le Mpox mais aucune donnée clinique n’est actuellement disponible sur l’utilisation du VIG chez les patients infectés par le Mpox.

Mesures prophylactiques

Prophylaxie dans les zones endémiques (en Afrique), consiste à limiter les interfaces humains/faune sauvage, 

  • Il faut agir sur la réduction de facteurs participant à sa propagation, mais aussi à la gestion des facteurs sociaux tels que la pauvreté, à travers la dépendance à la viande de brousse comme source protéique, la densité et la promiscuité dans les foyers, ou les conflits militaires induisant des déplacements de populations. 
  • Sensibiliser les populations aux facteurs de risque de transmission : éviter contacts cutanés avec des personnes malades ou du matériel contaminé (lire plus haut), 
  • Informer les populations à risque et les professionnels de santé. 
  • Le développement de tests rapides de diagnostic permettra d’améliorer le diagnostic et prévenir la transmission interhumaine.
  • Les vaccins antivarioliques, employés dans le cadre du programme d’éradication de la variole dans les années 1970, offrent une protection croisée contre la Mpox). D’autres vaccins plus récents ont aussi été mis au point, dont un a été approuvé pour la prévention de la Mpox. 

Références

  • World health organization
  • Institut pasteur
  • European journal of internal medicine
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