Obésité

À ce jour, la montée de l’obésité se constate à l’échelle mondiale sans distinction de richesse ou de pauvreté. Pengdwendé Damaris OUEDRAOGO (Étudiante en Médecine)

Selon une étude publiée par The Lancet en collaboration avec l’OMS, entre 1990 et 2022, le taux d’obésité a quadruplé parmi les enfants et les adolescents et doublé parmi les adultes. Ce qui équivaut à plus 1 milliards de personnes atteintes par ce fléau dans le monde. Quelles sont les causes et complications de l’obésité ? Comment prévenir et traiter l’obésité ? Telles sont les questions qui seront mises en exergue dans le développement.

Définition et Physiopathologie

L’obésité est une maladie chronique non transmissible qui se caractérise par une accumulation anormale ou excessive du tissu adipeux dans l’organisme. Selon l’OMS, il y a obésité lorsque l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur ou égale à 30kg/m².

Concernant la physiopathologie de l’obésité on observe une dysrégulation du contrôle de l’appétit. En effet, ces personnes résistent à l ‘action de la leptine (hormone de la satiété) et développent des mécanismes capables de moduler la ghréline (hormone indiquant la faim) leur donnant toujours envie de manger. Ghréline = Hunger Hormone (Hormone de la faim).

Diagnostic

Le diagnostic de l’obésité se fait par trois paramètres clés :

• Indice de masse corporelle (IMC)
• Le tour de taille
• Analyse de la composition corporelle : analyse la proportion entre un excès en masse grasse et non grasse.

L’IMC correspond au poids divisé par la taille au carré (kg/m²). L’on est obèse lorsqu’il est supérieur ou égale à 30kg/m². Une autre méthode de diagnostic consiste en la prise du tour de taille qui permet d’apprécier l’excès de graisse au niveau de l’abdomen. Les valeurs de références sont >80cm pour le femme et 94cm pour l’homme.

Dans certains cas, un syndrome métabolique peut être étroitement lié à une obésité. Par contre, le Syndrome métabolique se caractérise par :

• Tour de taille élevé
• HTA
• Glycémie >1g/l ou Diabète type 2
• Dyslipidémie

Classification

Selon le caractère phénotypique, l’obésité peut être classé suivant les critères suivants :

• Obésité type I : l’excès de graisse se repartit sans une accumulation préférentielle
• Obésité type II ou Androïde : l’excès de graisse se stock dans le tronc et l’abdomen.
• Obésité type III ou viscérale : l’excès de graisse se retrouve au niveau de la cavité abdominale
• Obésité type IV ou gynoïde : l’excès de graisse se trouve au niveau glutéo-fémoral.

Par ailleurs, l’OMS classifie l’obésité selon les classes suivantes :

• Classe I (modérée) : ≥ 30,0 – 34,9 kg/m²
• Classe II (sévère) : 35,0 – 39,9 kg/m²
• Classe III (massive ou morbide) : ≥ 40 kg /m²

Etiologies

L’obésité est une maladie multifactorielle, due entre autres à la consommation excessive d’aliments caloriques. D’autre part, des facteurs génétiques peuvent également être associés, la sédentarité, une pratique sportive insuffisante, voire inexistante, le trouble de sommeil, certains médicaments (corticostéroïdes), l’alcool, les facteurs environnementaux dit “obésogènes“, la climatisation artificielle et le chauffage.

Devant un patient suspect d’une obésité, il sied pour le médecin d’éliminer une cause organique qui pourrait en être la cause dont : une hypothyroïdie, un syndrome de Cushing (Hypercorticisme) ou un Syndrome des ovaires polykystiques chez la femme.

Complications

Etant elle-même une maladie multifactorielle, elle constitue également un facteur de risque pour plusieurs conditions pathologiques :

• Diabète de type 2
• Hypertension Artérielle
• Maladies cardiovasculaires
• Cancer
• Arthrose
• Accidents vasculaires cérébraux
• Décès
• Chez la femme enceinte, l’obésité est un facteur de mauvais pronostic pour l’enfant et la mère (risque de pré-éclampsie, de diabète gestationnel, macrosomie du foetus, souffrance foetale…)
• Sur le plan psychologie, il expose à la dépression, un mal-être, le rejet de son corps et de sa personnalité
• Sur le plan social, il peut entraîner la discrimination et la stigmatisation

Traiter l’obésité est primordial pour préserver la santé de ces personnes concernées.

Traitement

L’obésité est une maladie qui se traite sur le moyen et le long terme. Le traitement vise en principe à la restriction calorique pour obtenir une réduction pondérale. Une bonne hygiène alimentaire est ainsi conseillé pour faciliter la perte de poids chez le patient.

A cela s’annexe la pratique d’activités sportives quotidienne selon une planification rigoureuse. Dans certains cas, on peut recourir à la chirurgie bariatrique en cas d’obésité sévère. En outre, un traitement médicamenteux à base d’Orlistat, ainsi que la stimulation du nerf vague pour couper la sensation de faim et entraîner une perte de poids peuvent également faire partie de l’arsenal thérapeutique contre l’obésité.

Rien ne vaut la prévention ! L’obésité est une maladie qui peut être prevenue en ajustant son régime alimentaire en l’associant à une activité physique régulière. Ainsi, nous pouvons prévenir ces mesures thérapeutiques drastiques.

À titre prophylactique, une alimentation diversifiée et équilibrée tout en pratiquant du sport est recommandée. De surcroît, il est recommandé pour les parents de suivre régulièrement l’évolution de la courbe de poids des enfants.

A plus grande échelle, l’industrie agro-alimentaire peut jouer un rôle important par la promotion des produits sains en réduisant la teneur en sucre, en sel, et en matière grasses. La sensibilisation de la population sur les dangers de l’obésité et l’éducation à l’alimentation sont également des moyens pour prévenir ce mal.

Conclusion

A ce jour, l’obésité est considérée comme un phénomène pandémique compte tenu de sa prévalence en augmentation préoccupante ces dernières années causant près de 2,8 millions de morts chaque année. Elle constitue actuellement un problème majeur de santé publique dont la prise en charge et des comorbidités associées est une priorité.

A l’heure actuelle, la plupart des pays font face à la sous-alimentation et l’obésité.