Aujourd’hui, je souhaiterais aborder avec vous un sujet qui nous concerne peut-être directement ou concerne plutôt ces personnes (amis, frères, parents etc.)  qui nous entourent car, voyez-vous, nous avons certainement tous dans notre entourage au moins une personne nasillarde 5 jour sur 7. Ou encore qui fait en permanence des bruits bizarres avec ses narines soit parce que ça lui gratte, soit parce que ça coule mais à qui on ne dit rien parce qu’on est habitué… 

Bref, pour certains, c’est spécifiquement pendant une période de l’année et pour d’autres moins chanceux, c’est carrément toute l’année. Eh bien ! Ces personnes ont en en commun ce qu’ils appellent de façon courante « rhume de foins » et pour d’autres « rhinite ». Dans l’étape suivante, nous verrons ce que c’est que cette affection.

Définition du concept

Alors, la rhinite allergique (RA) ou encore appelée rhume des foins est une Maladie inflammatoire des muqueuses nasales, une allergie qui peut être saisonnière ou persistante.

La RA est provoquée par une réaction excessive du système immunitaire de l’organisme à un agent ambiant déclencheur (allergène).

C’est une affection fréquente qui touche une grande partie de la population dont 20% des adultes pour 80% des enfants chez qui la symptomatologie ressemblera à celle des adultes après l’âge de 1an en général. 

Cette affection peut, par sa symptomatologie souvent prêter confusion avec d’autres affections des voies respiratoires supérieures telles qu’une rhinite non allergique, allergique à éosinophile (NARES), médicamenteuse, liées à l’environnement, hormonales, vasomotrices, ou encore un rhume d’origine viral etc.

Physiopathologie

Très semblable à l’asthme, à l’exception de l’absence de remaniement structural de l’épiderme.

« D’ailleurs, je vous demanderais d’aller voir notre publication sur la physiopathologie de l’asthme »

Parlant d’une atopie, nous avons précisé sur cet article (sur l’asthme), qu’il existe un concept que l’on appelle Atopie, qui n’est simplement que la propension de l’organisme à produire des IgE lorsqu’il est en contact avec un antigène étranger. Ce phénomène atopique peut donc comprendre : la rhinite allergique, l’asthme et la dermatite atopique.

Diagnostic

Les médecins peuvent faire le diagnostic de rhinite allergique en fonction des antécédents des symptômes. Souvent, les personnes présentent des antécédents familiaux d’allergies.

La symptomatologie clinique de la rhinite allergique est très variée. La rhinite allergique est dite intermittente si elle dure moins de 4 semaines. Elle est dite persistante si elle dure plus de 4 semaines consécutives. On retrouve le plus souvent les signes suivants : « PAREO »

  • Prurit
  • Anosmie
  • Rhinorrhée claire
  • Éternuement
  • Obstruction nasale

Mais on peut également retrouver des autres signes ophtalmiques tels que Les gonflements des yeux, les yeux rouges et larmoiement (tableau d’une conjonctivite) ainsi que des autres signes respiratoires dans les formes plus graves tels qu’une toux, des difficultés respiratoires, voire une crise d’asthme, peuvent apparaître.

Les formes graves de rhinite allergique peuvent provoquer des troubles du sommeil, de l’absentéisme à l’école, des arrêts de travail et nuire à la qualité de vie. Elles augmentent le risque de sinusites et d’otites

NB: Certaines personnes présentent des problèmes de rhinite chronique (rhume à répétition ou rhinite persistante). Dans la plupart des cas, cette rhinite chronique est une rhinite allergique per annuelle. Néanmoins, il arrive que cette forme de rhinite ait une cause différente. On parle alors de rhinite vasomotrice non allergique, ou rhinite chronique inflammatoire.

Paraclinique

Aucun examen complémentaire n’est nécessaire au diagnostic de rhinite.

Mais pour certains cas de Rhinite Allergique en absence d’un terrain familial, on a souvent recours à des tests pour retenir l’allergie. Des informations plus détaillées peuvent être obtenues par des analyses de sang ou des tests cutanés.

Test de lecture rapide

Le diagnostic de rhinite allergique est établi par un médecin allergologue. Après l’interrogatoire, le médecin réalise une enquête cutanée allergologique. Il s’agit des tests à lecture rapide, dont la réalisation, interprétation comprise, n’excède pas 15 minutes. Le médecin applique à la surface des avant-bras des gouttes d’allergènes au travers desquelles il pique la peau au moyen d’une très petite aiguille stérile à usage unique. Le test est quasiment indolore.

Les principaux allergènes en cause :

  • Les pollens (fleures)
  • Les graminées (plantes)
  • Les acariens
  • Les poils d’animaux et autres substances chimiques 

Tests biologiques

Réalisés au moyen d’une prise de sang, peuvent compléter ce bilan. Il s’agit de mettre en évidence des anticorps caractéristiques de l’allergie et de l’allergène en cause, appelés immunoglobulines de type E (IgE).

Prise en charge

L’éviction des substances ou allergènes reste le moyen de prévention le plus efficace de la survenue des symptômes d’une RA, à ceci s’ajoutent l’arrêt du tabac pour les cas échéants et la pratique régulière d’une activité́ physique.

Elle a surtout fait la preuve de son efficacité dans le domaine de l’allergie aux acariens. Les efforts doivent être concentrés sur la chambre à coucher où l’on recommande : 

  • Le retrait des moquettes, tapis, peluches, meubles capitonnés
  • L’aération quotidienne dans le but de réduire l’humidité relative
  • L’aspiration fréquente.
  • Maintenir une température moyenne de 20°C et éviter l’humidité dans la chambre.

Beaucoup plus difficile à mettre en œuvre au cours de l’allergie pollinique.

  • Ne pas tondre la pelouse, éviter les promenades champêtres en période pollinique, en particulier les jours ventés et ensoleillés
  • Aérer la maison tôt le matin ou tard le soir, fermer les fenêtres en fin d’après-midi, moment de la journée où la densité pollinique est la plus forte
  •  Ne pas sortir les cheveux mouillés, éviter de faire sécher son linge à l’extérieur

Traitement médical

  1. Antihistaminique H1 en première ligne.
    • Desloratadine 5 mg, 1 cp le soir pdt 1 à 2 semaines (à partir de 12 ans).
  2. Corticoïdes nasaux
    • Fluticasone + azélastine en flacon pressurisé : 1 pulvérisation durant 5 secondes 2 fois/j dans chaque narine après mouchage (agitation préalable du flacon pendant 5 secondes) (à partir de 12 ans).

N.B : Avant toutes prescriptions rechercher les contre-indications aux Antihistaminique per Os (grossesse, insuffisance rénale et/ou hépatique, médicaments favorisant les torsades de pointes, allongement de OT, antiprotéases, bétahistine, alcool ; …) et aux corticoïdes nasaux (infection, épistaxis ; …)

En cas de rhinorrhée invalidante, un vasoconstricteur peut être associé durant quelques jours : oxymétazoline + benzalkonium en flacon pressurisé, 1 pulvérisation 2 à 3 fois/j (limité à 5 jours et chez l’enfant à partir de 1 5 ans).

Autres moyens thérapeutiques

  • Irriguer le nez avec une solution saline avec un flacon compressible ou une seringue à poire (irrigation nasale) ou utiliser un pulvérisateur de solution saline peuvent contribuer à soulager les symptômes.
  • Les injections de désensibilisation contenant de petites quantités de la substance qui déclenche l’allergie (appelées immunothérapie de désensibilisation, ou parfois injections de petites doses d’allergènes) aident à construire une tolérance à long terme à des agents environnementaux déclencheurs spécifiques, mais elles peuvent nécessiter des mois, voire des années, avant d’être complètement efficaces.

Conclusion

Pour reprendre les points principaux, retenons qu’on ne parle de la rhinite allergique que lorsqu’on a une entité allergique. A la différence d’une rhinite non allergique, d’un rhume et autres bien qu’on retrouve une grande similarité dans la symptomatologie la RA est souvent chronique.

Le plus souvent le diagnostic est clinique après une anamnèse bien menée, les examens paracliniques sont demandés le plus souvent afin de déterminer l’allergènes

Enfin le traitement est varié, repose sur la prophylaxie préventive hygiéno-diététique et médicamenteuse.

Références

  • Collège de pneumologie 8è Édition 2023
  • Ordonnances 200 prescriptions courantes 2021
  • L’encyclopédie médicale libre pour étudiants professionnels de santé
  • Vidal
  • Inserm.fr
  • Msd manuals
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