Vous avez sûrement déjà entendu parler du diabète de type 1, de type 2 aussi… Pour les plus curieux, ils en connaissent un peu sur le diabète mitochondrial, quoiqu’on n’en parle que très peu. Et qu’en dites-vous d’une femme qui choppe un diabète au cours de sa grossesse. Etrange non ? Eh oui ! Tu en as déjà eu vent certainement… alors, garde juste ton sang froid puisqu’ici, nous t’expliquons tout et de façon simplement très pédagogique.
Le diabète, dans la terminologie médicale la plus connue correspond simplement à une élevation anormale du taux de sucre... Attention !! Le diabète insipide n'a rien à voir avec une élevation de la glycémie, il s'agit tout simplement d'un défaut de rétention des urines au niveau du rein, généralement par déficit d'ADH (Vasopressine). Mais cela ne fait pas partie de notre sujet d'aujourd'hui.
Le diabète gestationnel correspond tout simplement à la survenue d’un diabète pendant la grossesse.
Le diabète gestationnel fait partie des calamités qui peuvent survenir au cours d’une grossesse. Pour pallier à cela, plusieurs protocoles sont mis en place afin de pouvoir le détecter pour éviter un risque de macrosomie pour l’enfant (un poids excessif), un risque de détresse respiratoire, voire même le risque de rester diabétique pour la maman alors qu’elle ne l’a jamais été.
Il est à noter que le risque d’un diabète gestationnel peut être difficile à prédire avant la grossesse, ce qui peut sous-estimer la rigueur de surveillance des chiffres glycémiques lors des consultations prénatales. En général, il survient entre 24 et 28 semaines d’aménorrhée. De plus, une prise en charge peut être effectuée pour les patientes ayant des facteurs de risque de faire un diabète gestationnel (ex : obésité, prédisposition génétique, l’insulinorésistance et le syndrome MOMO par exemple)
Physiopathologie

Rappelons que grâce à l’insuline, le glucose pénètre plus facilement dans les cellules afin d’éviter que celui-ci ne se lie à d’autres composants organiques tels que les protéines ou n’entraînent d’autres dommages tissulaires.
En effet, pendant la grossesse (au deuxième mois généralement), on observe un phénomène physiologique et transitoire d’insulino-résistance (sous l’éffet de l’Hormone Lactogène Placentaire [HPL] et la Prolactine) qui induit une élevation de la glycémie chez la mère pour favoriser une nutrition adéquate du foetus en hydrate de carbone (glucides).
Le glucose passe librement la barrière placentaire mais pas l’insuline maternelle.
A l’issue de cette phase physiologique, les femmes qui n’arrivent pas à s’adapter à ce phénomène développent une baisse de l’insulino-sécrétion ainsi qu’une mauvaise tolérance glucidique, ce qui induit la survenue d’un diabète dit : gestationnel.
Du côté du foetus, cela conduit à une production accrue d’insuline fœtale, dont l’un des effets est l’augmentation du poids du nouveau-né, qu’on appelle par une macrosomie. Cela peut induire un risque de complications mécaniques lors de l’accouchement et indiquer la réalisation d’une césarienne. Selon certaines études, les femmes de plus de 35 ans présenteraient un risque élevé d’avoir un DG (Diabète Gestationnel).
Après l’accouchement, la plupart des femmes normalisent leur tolérance glucidique, tandis que d’autres finissent par induire un diabète par le même mécanisme d’insulino-résistance, si bien qu’il est généralement associé au diabète gestationnel un risque de développer un Diabète essentiellement, de type 2.
Dépistage
Les recommandations de l’American College of Obstetricians and Gynecologists (ACOG) préconisent de réaliser un dépistage du diabète gestationnel pour toutes les femmes entre 24 et 28 semaines d’aménorrhée (SA). Le diagnostic d’un diabète gestationnel se fait selon les temps suivants :
- Glycémie à jeun : glycémie >0.92g/l
- Hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) : ingestion de 75g de glucose, puis l’on mesure la glycémie à 1 heure, en cas de DG, la Glycémie est >1.8g/l, puis l’on fait une deuxième prise de la glycémie 2h plus tard avec une Glycémie>1.53g/l
Test de O’ Sullivan : entre la 24e et la 28e semaine d’aménorrhée puisque la sécrétion d’HPL (Human Placental Lactogen, Hormone Lactogène Placentaire), responsable de l’insulino-résistance, est maximale.
Complications
La persistance de cette perturbation glucidique chez la mère est à l’origine de plusieurs complications fœto-maternelles pouvant mettre en jeu le pronostic de la grossesse.
Complications fœtales
- Pré-maturité
- Mort fœtale
- Macrosomie
- Cardiomyopathie hypertrophique
- Hypoglycémie
- Ictère
- Détresse respiratoire
- Hypocalcémie
Complications maternelles
- Risque de toxémie gravidique (Pré-éclampsie) : hypertension + protéinurie, responsable de nombreuses complications telles qu’un hématome retro placentaire (mettant en péril le pronostic vital)
- Hémorragie de la délivrance
- Risque élevé d’infection (glycémie qui favorise le développement des Bactéries)
Traitement
Il repose essentiellement sur un conseil diététique et une insulinothérapie.
CONCLUSION
Le diabète gestationnel constitue un élément majeur pouvant conduire à plusieurs complications chez la mère ainsi que chez l’enfant. Une surveillance étroite des chiffres glycémiques ainsi qu’une hygiène alimentaire adéquate associée à une activité physique proportionnellement aux capacités physiques de la mère sont également recommandées.
Sources
- Wikipedia
- Pub med
- EM Consulte
- MSD Manual
[…] Il se développe pendant la grossesse et se caractérise par une résistance accrue à l’insuline. Bien qu’il disparaisse généralement après l’accouchement, il augmente le risque de développer un diabète de type 2 plus tard dans la vie. (cfr : Diabète Gestationnel – AcsamCommunity) […]