Le syndrome de Münchhausen, également appelé « pathomimie » ou « trouble factice » constitue un trouble psychologique où les sujets simulent ou provoquent volontairement des symptômes physiques ou psychiques sur eux-mêmes. Leur objectif est généralement d’attirer l’attention et la compassion (des médecins surtout) et souvent de subir une opération inutilement. Ces « faux malades » rapportent des signes imaginaires pour persuader le corps médical d’une affection.

Il s’agit de la forme la plus grave des troubles factices, associée à un pronostic très défavorable à long terme. Cette pathologie est souvent associée à un trouble sévère de la personnalité et du comportement chez l’adulte, notamment “borderline” (trouble de la personnalité limite) ou encore psychopathique.

Classification

LE SYNDROME DE MUNCHHAUSEN DIRECT (SIMPLE OU CLASSIQUE)

Comme décrit, le patient se présente et décrit lui-même les symptômes factices de sa pathologie

Les patients atteints de ce syndrome peuvent présenter, dans les cas les plus graves, de multiples cicatrices d’opérations à la suite d’hospitalisations répétées pour des affections simulées ou liées à des actes d’automutilation. Ils peuvent être volontairement querelleurs, voire agressifs, s’ils n’obtiennent pas l’attention souhaitée à la suite de la déclaration de leurs symptômes. Les troubles provoqués volontairement les plus fréquents incluent convulsions, saignements dus à la prise d’anticoagulants, vomissements et diarrhées ainsi que fièvre et éruptions cutanées. Ce sont également des patients qui simulent des maladies ou ingèrent des substances médicamenteuses dans le but de provoquer de faux symptômes et ainsi gagner l’attention du milieu médical.

LE SYNDOME DE MUNCHHAUSEN PAR PROCURATION

Le syndrome de Münchhausen par procuration vise souvent à porter atteinte à une autre personne. Identifié pour la première fois dans les années 1980, ce trouble fait généralement intervenir une figure maternelle : une nourrice, la grand-mère ou la mère. Cette dernière décrit des symptômes fictifs de pathologie sur un nouveau-né ou un enfant en bas âge. Celui-ci fera régulièrement l’objet d’une consultation médicale pour être soumis à des examens complémentaires et des traitements, parfois au péril de sa vie. Derrière cette maladie se cache une forme de manipulation ou de maltraitance de l’enfant, le conduisant à développer une anxiété ainsi que des troubles du comportement.

NB : Il existe également l’expression dite du syndrome de Münchhausen par Internet pour décrire le comportement adopté par un internaute feignant une maladie sur un forum de discussion ou une messagerie instantanée.

Symptômes

Les manifestations du trouble varient selon les maladies fictives décrites par le sujet. Toutefois, les signes les plus courants évoquant un syndrome de Münchhausen incluent :

  • L’absence d’effets des médicaments prescrits ;
  • La description de symptômes caractéristiques : convulsions, fièvre, accidents domestiques, vomissements ou saignements ;
  • La rémission de l’enfant en l’absence des parents ;
  • Les signes surviennent en l’absence d’examen par le médecin ;
  • Une pluralité des dossiers médicaux du patient dans différents hôpitaux ;
  • La multiplicité de cas de maladies rares chez un même sujet ;
  • La présence de nombreuses cicatrices secondaires à des opérations chirurgicales.
  •  Des histoires inventées ou exagérées sur d’éventuelles douleurs ;
  • Des demandes fréquentes d’assistance médicale ;
  • L’ouverture à des opérations longues

Prise en charge

Le syndrome de Münchhausen constitue un trouble psychologique complexe requérant un traitement conséquent. Il est souvent difficile de faire reconnaître sa maladie au patient, ce qui peut justifier une hospitalisation. Cette mesure permet à la fois de l’éloigner des médicaments et de faciliter son évaluation par un psychologue ou un psychiatre. Pour le syndrome de Münchhausen par procuration, la mère doit être tenue à l’écart de l’enfant pour protéger ce dernier de ses comportements. D’autre part, la thérapie cognitivo-comportementale est également recommandée, associée à une prescription médicamenteuse.

Personnes concernées

Ce trouble psychologique affecte davantage les femmes âgées de 20 à 40 ans, travaillant dans le domaine de la santé, ainsi que les hommes célibataires âgés de 30 à 50 ans.

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