Bonjour à vous et bienvenue dans cette nouvelle session YEKOLA où nous allons explorer ensemble un nouveau concept : la Maladie de Crohn. Ce nom peut vous sembler effrayant, mais pour faire simple, il s’agit tout simplement d’une pathologie où, sans savoir vraiment pourquoi, le tube digestif se met à subir un processus inflammatoire.

Le mot C-R-O-H-N provient tout simplement de celui qui l’a découverte en 1932, il se nomme : Burrill Bernard Crohn, un gastro-entérologue de l’hôpital de New-York. N’oubliez pas, la seule chose qui peut vous sembler difficile dans la maladie de Crohn, c’est d’avoir le mauvais réflexe de placer le “H” à la mauvaise place dans l’orthographe, pourtant, la pathologie n’est sûrement pas si difficile à cerner pour de bons médecins comme vous ! Allons-y

Overview de la pathologie

Par définition, la maladie de Crohn est classée dans le groupe des maladies inflammatoires chroniques (c-à-d que la maladie persiste pendant des années, voire toute la vie) de l’intestin, qu’on appelle communément M.I.C.I. parmi lesquelles se trouve sa consoeur, la Rectocolite hémorragique (R.C.H.) qui est connue pour son attrait pour le rectum et le côlon essentiellement et pour le fait qu’elle n’entraîne pas généralement de fistules et affecte la muqueuse de manière continue sans intervalle de muqueuse saine.

Maladie de Crohn et RCH, aspect de l’inflammation dans le tube digestif.

La maladie de Crohn est donc une maladie inflammatoire chronique du tube digestif, elle peut toucher de la bouche à l’anus. Elle entraîne donc un épaississement de la paroi, voire des ulcères digestifs, des perforations ou des fistules (canaux de communication anormaux entre l’intestin et la peau ou d’autres des organes).

Elle est connue pour une évolution assez intermittente, c’est-à-dire des périodes de poussées de quelques semaines, mois, voire années (avec diarrhée, maux de ventre, ou une asthénie, une anémie, une dénutrition…) suivies d’accalmie où le patient peut enfin souffler et récupérer après cette phase aussi pénible. Cependant, il est diffcile de prévoir la fréquence des crises ou d’estimer la durée des poussées, ce qui rend la pathologie difficile à vivre pour le patient.

La maladie des Crohn n’est pas contagieuse et affecte très souvent l’iléon et le côlon

Etiologie

La cause exacte de la maladie de Crohn est inconnue, certaines études rallient la cause à une perturbation du système immunitaire associée à un contexte de prédisposition génétique ainsi qu’un déséquilibre de la flore digestive due à un agent pathogène tel un virus ou une bactérie.

La consommation de tabac semble également jouer un rôle positif en faveur de la pathologie, on suggère également que les personnes ayant été allaitées auraient des chances d’être protégées de cette pathologie.

Manifestations cliniques

Cliniquement, la maladie de Crohn peut se manifester par :

  • Douleur abdominale à type de crampe
  • Diarrhée chronique (parfois sanglante lorsque le gros intestin est sévèrement touché)
  • Rectorragies
  • Fièvre
  • Anorexie
  • Amaigrissement
  • Etc.

On peut également noter la présence d’autres signes extra-digestifs tels que :

  • Aphtes buccaux
  • Erythème noueux
  • Pyoderma-gangrenosum
  • Des signes articulaires
  • Une atteintes oculaire : uvéite antérieure
  • Une atteinte hépatobiliaire

Les symptômes de la maladie de crohn peuvent perdurer plusieurs jours ou plusieurs semaines, puis disparaître sans traitement.

La guérison complète après une poussée unique est rare. La maladie de crohn évolue presque toujours par des poussées survenant à l’intervalle irrégulier tout au long de la vie. Les poussées peuvent être modérées ou sévères dans leur intensité, courtes ou prolongées dans le temps.

Le plus souvent, la maladie de crohn touche la dernière partie de l’intestin grêle (iléon) et le côlon, mais peut se manifester sur l’ensemble du tube digestif, depuis la bouche jusqu’à l’anus.
L’inflammation de l’iléon est appelée iléite. Lorsque la maladie de crohn touche le côlon, on l’appelle colite de crohn.

Fréquences des atteintes

  • La dernière partie de l’intestin grêle et le gros intestin (45% des cas)
  • L’intestin grêle uniquement (35% des cas)
  • Le gros intestin uniquement (20% des cas)
  • Le rectum est rarement affecté, ce qui n’est pas le cas avec rectocolite hémorragique, qui touche systématiquement le rectum. En revanche, les infections et autres complications autour de l’anus ne sont pas rares. La maladie peut toucher quelques segments de l’intestin en laissant des intervalles de muqueuses digestives saines. Là où la maladie de crohn est active, toute l’épaisseur de la paroi intestinale est enflammée.

Complications

La maladie de Crohn entraine une atteinte dite : transmurale, c’est à dire qu’elle affecte tout l’épaisseur du tube (de la muqueuse à la séreuse ou l’adventice pour l’oesophage et l’anus), cette sévérité de l’atteinte peut être responsable des complications telles que :

  • Occlusion intestinale
  • Perforation
  • Abcès
  • Fistule
  • Cancer
  • Voire un mégacôlon toxique : Le gros intestin arrête ses contractions normales et se dilate, ce qui entraîne parfois une péritonite.

Diagnostic

Le diagnostic de la maladie de Crohn se base sur un faisceau d’arguments cliniques et paracliniques pour poser le diagnostic de la pathologie.

Parmi les examens paracliniques, on peut réaliser :

  • Hémogramme
  • Bilan inflammatoire
  • Dosage de la calprotectine fécale (protéine éliminée dans le tube digestif, retrouvée dans les selles en cas d’inflammation intestinale)
  • Examens d’imagerie
  • Endoscopie

Traitement

L’arrêt du tabac est essentiel pour les patients diagnostiqués de Maladie de Crohn

Le traitement peut également s’appuyer sur des mesures symptomatiques associées à :

  • Aminosalycilés
  • Corticoïdes
  • Immunosuppresseurs
  • Antibiothérapie
  • Biothérapie : Anti-TNF
  • Voire une intervention chirurgicale

Conclusion

La maladie de crohn est une maladie inflammatoire chronique transmurale, affectant habituellement l’iléon distal et le côlon, mais pouvant survenir à un niveau quelconque du tube digestif. Cette pathologie peut atteindre l’enfant tout comme adulte, son traitement vise à soulager les symptômes. Elle peut évoquer aussi une intervention chirurgicale, elle présente aussi des complications très sévères d’où la prise en charge du patient ne doit pas être retardée.

REFERENCES
Manuel MSD
www.Capretraite.fr
www.vidal.fr

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