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  • Date: Mai, 27 2024
  • Etablissement: Faculté de Médecine et Pharmacie de Rabat
  • Domaine sanitaire: Médecine Générale
  • Nom et Prénom: Christelle Despagne
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"Docteure en Médecine Générale à l'Université Mohammed V, Faculté de Médecine et Pharmacie de Rabat.

Christelle Despagne

/ FMPR

Stress, anxiété et dépression chez les étudiants étrangers au Maroc

La santé mentale a toujours été une préoccupation mondiale. Elle peut être perturbée par différents facteurs d’ordre social, psychologique et génétique. Chaque individu de par son intelligence émotionnelle a une capacité qui lui permet de réagir face à ces déterminants pouvant toucher sa santé mentale.
Lorsque l’individu n’est pas en mesure d’assumer ses obligations, son corps reçoit un signal d’alarme et de nombreux troubles peuvent apparaitre notamment des troubles psychiques comme le stress, l’anxiété et la dépression.
Les étudiants ne sont pas épargnés par ce fléau. Cette transition du lycée vers l’université peut générer un stress assez important chez eux. Beaucoup de changements apparaissent durant cette étape de la vie et si certains étudiants continuent encore à vivre sous le toit familial, d’autres sont amené à le quitter et migrer vers d’autres villes, voire même d’autres pays et traversant parfois des continents pour continuer leurs études comme c’est le cas pour certains qui sont au Maroc.
Au-delà de la migration vers le statut d’adulte, de nouvelles responsabilités, se rajoutent ; la gestion de son propre argent, l’adaptation à une nouvelle culture que ce soit au niveau de la langue, la mentalité, la pression de l’enseignement supérieur, la nostalgie du pays sont tant de facteurs qui accompagnent cette aventure pour tout étudiant étranger. En effet, il n’est nullement évident de cumuler et faire face à autant de changements à la fois. Il peut être assimilé à un choc pour ces jeunes qui célèbrent parfois leurs 18 ans au Maroc, et loin de leurs familles.
C’est un constat sur la base des années d’études au Maroc au sein d’une communauté étrangère installé au niveau des cités universitaires. La santé mentale est une thématique qui m’est chère depuis plusieurs années déjà. Lorsque l’on mène soi-même des batailles intérieures profondes, mais que l’on arrive à en sortir non seulement vivante mais plus forte, nait en nous une envie de crier aux autres, au monde, qu’il n’y a aucune honte à avoir, et surtout, que rien n’est jamais perdu.

Plus loin !

Portée par mon vécu personnel, j’essayais d’embarquer ces messages avec moi dans mon domaine professionnel. À mon échelle, au quotidien, à destination des étudiants étrangers, j’essaie de planter des graines, pour espérer de vaincre le tabou de la maladie mentale en la dédiabolisant et voir un jour un monde où parler de santé mentale ne serait plus parler de folie, consulter un psychiatre ou un psychologue pour son moral aussi facile que consulter un médecin généraliste pour une grippe, et où devenir normal et accepté de parler de ses émotions et d’en prendre soin.
A la lumière de ces préoccupations, nous avons pensé à les concrétiser à travers ce travail. La réalisation même de ce travail serait une source d’espoir immense pour moi, pour tout étudiant et surtout pour cette tranche de la société qui serait en souffrance. Cette thèse symbolise pour moi quelque chose de l’ordre du concret, de la légitimité et de la sécurité pour continuer à semer sur mon chemin ces graines qui feront pousser l’espoir chez les autres.
Cette étude qui est l’une des premières au Maroc et qui serait une ébauche pour des éventuels travaux dans l’avenir à travers les autres villes du Royaume. Elle a pour but de démontrer la lourde responsabilité psychologique que portent les étudiants étrangers sur les bancs des facultés. Il est donc primordial d’évaluer la détresse psychologique de ces étudiants et d’essayer de trouver des stratégies plus audacieuses pour remédier aux facteurs qui influencent leur santé mentale particulièrement au Maroc.